Anthologie des écrivains et voyageurs en haute Auvergne
Cette anthologie n’est pas exhaustive mais elle est le fruit d’une recherche décennale après diverses lectures, différents entretiens avec des écrivains et fréquentations de manifestations et rencontres littéraires.
Précision qui a toute son utilité : le projet ne procède d’aucune chapelle, d’aucune école et encore moins d’aucune mission mais seulement de la volonté d’un lecteur libre et indépendant.
Seuls ont été retenus des écrits de la seconde moitié du XXe siècle, et, pour la plupart d’entre eux, ayant une teneur littéraire et ensuite la partie la plus signifiative du texte parce que parfois la totalité d’un ouvrage est un hymne à une ville comme « Monastier le double » de Marie-Aimé MERAVILLE, ou « L’exil terrestre » pour Philippe MIGNAVAL ou un hommage au Cantal comme l’ouvrage du Dr Roger GERAUD « Ce cantal qui nous gouverne » ou à la nature comme le livre de Maurice TOESCA « Le chant de la nature ».
Nous laissons d’ailleurs le lecteur suggérer aux auteurs ou parfois à leurs descendants leur réédition.
Cependant, à un autre parti pris : celui de ne pas retenir ceux qui par allusion ou par quelques lignes parlent du Cantal, de ses villages ou des ses cités parfois de manière symbolique ou anecdotique.
Une autre démarche a poussé à ne point évoquer les propos des journalistes parisiens qui ont disséqué les moeurs politiques du Cantal en général et de Saint-Flour en particulier, sauf les descriptions sociologiques ou encore géopoétiques chères à Kenneth WHITE.
La même disposition a veillé à ne pas retenir dans ces morceaux choisis, les propos peu amènes de Françoise DOLTO dans « La cause des enfants » au hasard d’un passage en Auvergne.
La sélection n’empêche pas de parler des gens de ce pays d’Auvergne quitte, au travers de quelques passages, qu’ils se sentent égratignés.
L’ensemble laisse apparaître au travers des descriptions l’importance de la nature, d’une nature sans apprêt, avec le cycle des saisons ; ici ou là, apparaissent les conséquences de l’exode rural ; ici ou là, le lecteur, au détour de ces pages, glanées dans ces oeuvres, pourra découvrir l’attachement qu pays, l’influence « des traditions rurales » d’une économie autarcique affective qui s’ouvre à la civilisation avec l’autoroute ou qui se modifie par suite de la modernisation de l’agriculture et des activités économiques.
Naturalisme, panthéisme naturaliste, le Cantal peu effectivement éveiller de telles passions.
Dans une situation comparée à d’autres terroirs, le Cantal a étonné, intéressé, subjugué, séduit, attiré le regard, l’oeil inquisiteur.
Longtemps ignoré, le Pays Vert de Haute-Auvergne, jadis enfermé dans ses montagnes par deux cols -Le Lioran et La Fageole -, suscitait peu d’enthousiasme et les écrits étaient forts rares. Puis, ce fut l’explosion et l’éclosion de talents riches et variés... Et si toute cette floraison anticipait un mouvement ?
Certains esprits d’intéressent même à l’irrédentisme de ses habitants ; cependant dans cet entre-siècle il conviendrait d’interroger où résident précisément la liberté et la libération.
Intérêt suscité par l’autoroute et par un nouveau maire qui n’obéissait pas à la tradition politique locale de la Cité du vent... Champs d’exploration de réalités économiques et sociologiques pour d’autres auteurs... Mais aussi, gratitude d’hommes et de femmes ayant quelques attaches et de plus une plume et un talent hérités d’une formation littéraire (Pierre JOURDE, M. Hélène LAFON et Gérard BONAL).
Témoignages de professionnels, comme le sous-préfet BELLION, le magistrat AYDALOT, ou votre serviteur édile, qui, avec une veine littéraire différente et quelques cartons de bristol dans la tête, ont relaté leur expérience de la vie sanfloraine.
Bref. Tout ceci ne pourra pas laisser le lecteur indifférent et qui n’a aucune raison de se lamenter sur une situation de délaissement, parce qu’il y a tout un enchaînement magique.
Au-delà de la curiosité à plusieurs facettes qu’a toujours suscité la cité de Saint-Flour, depuis un demi-siècle, la lecture de ces pages laissera cependant observer qu’ici comme dans le reste du département, en pays de langue d’oc et donc de tradition orale, l’écrit est toléré... à la condition qu’il ait une forme de convenance et de bienséance voire de bienveillance. Toute société, qu’elle soit patriarcale ou non, et donc organisée, comme toute cité a ses conventions et ses rites ; il est difficile de les transgresser même par écrit... et même sous un pseudonyme ou sous forme d’autofiction.
La dernière tendance a poussé à ne point écarter les auteurs à la vie controversée pour cause de passé d’occupation ou à l’écriture controversée.
Il s’agit là de la liberté de l’auteur et de l’éditeur obéissant en cela à Voltaire qui exprimait un propos de tolérance :« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous le disiez ».
Le parcours de ces ouvrages peut cependant laisser perplexe sur le prisme de la formation de l’auteur, son intérêt parfois subjectif, parfois déformant sur des anecdotes ou amplifiant des détails, tel celui du promeneur de Jacques LACARRIERE. Mais il s’agit de la liberté sacrée de l’écriture.
Il y a mille façons de faire découvrir le Cantal soit par attachement familial, soit par la forme romancée, soit par l’itinérance d’un promeneur tel Yves PACCALET ou Jacques LACARRIERE - Je vous laisse le soin de découvrir lequel se rapproche le plus de STEVENSON -.
Et, il y a peut être autre chose, tel que décrit par Jacques LACARRIERE. La seule façon de faire partager un voyage, un paysage, une émotion, une réflexion c’est de faire du lecteur non pas un accompagnateur ou un voyeur passif mais un compagnon initié à suivre le pas de l’auteur comme son ombre attentive ».
Cette promenade littéraire est une invitation à voyager et à rêver parfois à la belle étoile.
L’esprit curieux peut longtemps chercher le pourquoi et où réside le charme du Pays de Haute Auvergne... J’ai parcouru un florilège d’écrits, d’auteurs illustres et plus anonymes qui l’ont si bien décrit... Au cours de cette balade littéraire, je vous offrirai, au détour des monts et ruisseaux, sites et lieux, quelques illustrations de leur découverte et mon commentaire plus modeste. Et puis, il y a toute la perception de la province... Le charme de la campagne... La recherche des racines.... Vaste itinéraire.
Alors, peut être quelques secrets de l’attachement au terroir aussi bien du résident que du voyageur vous seront révélés.